Il y a longtemps, très longtemps, vivait au bord d'une lagune calme, une tribu paisible (peaceful). Ses jeunes hommes étaient nombreux, nobles et courageux, ses femmes étaient belles et joyeuses. Et leur reine, la reine Pokou, était la plus belle parmi les plus belles.
Depuis longtemps, très longtemps, la paix était sur eux et les esclaves mêmes, fils des captifs des temps révolus (long past), étaient heureux auprès de leurs heureux maîtres.
Un jour, les ennemis arriverent (arrived) nombreux . Il fallut quitter les maisons, les plantations, la lagune poissonneuse, laisser les filets (nets), tout abandonner pour fuir(to flee).
Ils partirent dans la forêt. Ils laissèrent aux épines (thorns) leurs pagnes (short vegetal skirt), puis leur chair (flesh). Il fallait fuir toujours, sans repos, sans trêve (unceasingly), suivis (followed) par l'ennemi féroce.
Et leur reine, La reine Pokou, marchait la dernière, portant au dos son enfant. À leur passage l'hyène ricanait (riait très fort), l'éléphant et le sanglier (cochon sauvage) fuyaient, le chimpanzé grognait et le lion étonné s'écartait du chemin.
Enfin la brousse apparu, puis la savane et les palmiers (palm trees) .
Poursuivis, très fatigués, amaigris, ils arrivèrent le soir au bord d'un grand fleuve rapide qui se brisait sur d'énormes rochers. Le fleuve faisait un grand bruit , les flots montaient jusqu'aux cimes des arbres et retombaient et les fugitifs étaient pris de peur.
Desesperés, ils se regardaient. Était-ce là l'Eau qui les faisait vivre (dans le passé), l'Eau, leur grande amie ? Il avait fallu qu'un mauvais génie l'excitât contre eux.
Et les poursuivants étaient de plus en plus proches.
Et pour la première fois, le sorcier (witch doctor) parla : « L'eau est devenue mauvaise, dit-il et elle ne s'apaisera que quand nous lui aurons donné ce que nous avons de plus cher. ».
Et chacun donna ses bracelets d'or et d'ivoire, et tout ce qu'il avait pu sauver. Mais le sorcier les repoussa du pied et montra le jeune prince, le bébé de six mois : « Voilà, dit-il, ce que nous avons de plus précieux. »
Et la mère, effrayée, serra son enfant sur son cœur. Mais la mère était aussi la reine. Alors elle se mise au bord de l'abîme, elle leva l'enfant souriant au-dessus de sa tête et le lança dans l'eau.
Alors les hippopotames, d'énormes hippopotames émergèrent et, se plaçant les uns à la suite des autres, formèrent un pont et sur ce pont miraculeux le peuple en fuite passa.
Et la reine Pokou passa la dernière. Elle trouva de l autre cote de la rive (shore) son peuple qui s était prosterné (prostrate).
Mais la reine était aussi la mère et elle put dire seulement « baouli », ce qui veut dire : l'enfant est mort.
Et [c'est grâce à] la reine Pokou [que] le peuple garda le nom de Baoulé.
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